Sucette Boulevard partie 2
Marc retourna prendre un verre, le lendemain, à midi. La terrasse du bar laissait entrevoir la mairie drapée de ses oriflammes : c'était fête. Il avait peu dormi, hanté par ce qu'il anticipait et qu'il ne parvenait pas à appréhender. Qu'allait-il se passer ? Il l'emmènerait chez lui, lui qui n'avait encore pas de nom, celui dont il ne connaissait que la douceur tendue du sexe, et puis le goût du sperme. Il n'en voulait guère plus d'ailleurs. Si, en fait, un peu de réciproque : tout lui mettre dans la bouche. Il suçait sans doute bien... Ce serait merveilleux. Il n'envisageait pas le 69, se disant qu'il ne saurait pas donner et recevoir en même temps... Qu'il fallait avoir la tête à ce qu'on faisait ; il sourit au jeu de mots : en anglais, « to give head » (« donner la tête », mot à mot, signifie : « tailler une pipe »). Il réalisa que sa tendance homosexuelle s'intensifiait ainsi que son désir immense vers un pénis ; il regarda sa montre, il était moins le quart, il allait partir rejoindre la superbe queue de ce gentil mec, et lui confier la sienne. Il se leva, quitta le bar et enfila la rampe qui menait vers la poissonnerie. Il allait lentement : pas d'urgence. Sa main, dans sa poche tâtait son phallus qui doucement se raidissait et montrait une intense sensibilité... Il aurait dû se masturber le matin, pour ne pas jouir trop vite ! Il sentait aussi son anus qui lui disait des choses quelque inhabituelles, se serrait et quêtait quelque chose. Il ne savait pas quoi.
Il arriva aux toilettes et entra. Il avait cinq minutes d'avance, mais les montres n'avaient pas la précision redoutable de celles de nos jours. Elles battaient tranquillement leur tic-tac, plus ou moins régulier. Il urina et, profitant qu'il était seul, se rinça le sexe au lavabo.
C'est alors qu'il entra... Il le reconnut immédiatement, en un flash... Guillaume... Il tenait son sexe à la main, l'air un peu gêné... Il était figé. Guillaume s'approcha ; il saisit le sexe, d'une main caressante et dissimulatrice, en disant :
"Bonjour, Marc, toujours aussi exact ?
- Je ne voulais pas te rater ! ".
Guillaume se pencha et prit le sexe dans sa bouche. Marc gémit de plaisir en s'enfonça doucement. Il était raide maintenant... Il sentait la chaleur de la bouche et la langue qui s'amusait et tressait des parcours de plaisir sur son membre. Il tendit la main pour toucher le sexe de Guillaume, mais il s'arrêta :
"Rentrons dans une cabine... ce sera plus intime...
- Tu as raison, j'ai trop envie de toi, et ce n'est pas possible contre ce lavabo, n'importe qui peut entrer ; peut-être pas un ennemi, mais je n'ai aucune envie de l'affronter ! Je n'ai envie que... De toi !".
Guillaume suça Marc avec autant de talent que Marc l'avait sucé ; mais il ajouta un détail qui fit gémir Marc : il caressa les testicules avec art, les enveloppa de sa main, et d'un coup, laissa pointer son majeur, après l'avoir léché, entre les cuisses de Marc, sous le scrotum... Et le doigt, bien sûr, rencontra l'anus, arrachant la plainte heureuse de Marc. Le majeur lui palpait l'anus, et si Marc tentait de lui échapper, il s'enfonçait plus profond dans la bouche de Guillaume ; il avertit ce dernier :
"Arrête ou je vais jouir !!! Et je voudrais que cela dure encore ! Je voudrais être à toi, mais pas ici... Quoique, entre nous, ce serait rigolo... Mais tu n'as pas de lubrifiant, ce serait un peu brutal ! Je suis vierge, tu sais et déjà ton doigt est un peu mal venu !
- Je comprends. Que pouvons-nous faire ? J'ai une immense envie de toi !
- Moi aussi, si tu savais ! Ton doigt tout à l'heure, tout dur qu'il soit, avec son ongle, a réveillé quelque chose et j'imagine ce que ça peut devenir avec ta queue au lieu du doigt ; ta queue de douceur et de plaisir qui laisse déjà échapper un lubrifiant, peut-être suffirait-il ? Je ne me suis jamais fait sodomiser, mais là, j'ai l'envie qui me titille ! Te sentir au fond de moi ! Allons chez moi, suis moi ! Il y a de l'huile, du beurre, et sans doute une bougie pour préparer le chemin ; tu dois en savoir plus que moi !"
A l'époque, le seul porno gay qu'on pouvait voir, c'était dans les sexshops, c'est là qu'il avait récolté ces quelques connaissances. Il est bien évident que de nos jours elles sont quasi étalées en place publique.
Il se rhabilla prestement, Mais Guillaume l'arrêta :
"Tu as raison, à tous les niveaux. Mais mon sexe laisse effectivement échapper une drôle de liqueur... Tu veux qu'on essaie ? Je m'arrêterai si ça fait mal !
- Bon, c'est vraiment pour te faire plaisir..."
Ce n'était pas vrai ! Il en avait nettement l'envie aussi. Son appartement, c'était un monde réel, ou tout deviendrait réel ! Il sentait encore le besoin de cet univers à part et surréaliste, où tout pouvait se passer. Il se baissa pour sucer encore un peu Guillaume, puis se retourna, et d'un mouvement provocateur, tendit les fesses et les écarta de ses deux mains.
Guillaume approcha son sexe effectivement mouillé de lubrifiant. Il sentit la rondelle de Marc s'écarter et l'entendit protester :
"Non, finalement, ça va faire mal, je le sens !". Il se trémoussait, comme pour fuir... Mais l'avantage d'une cabine de WC, c'est qu'on ne peut fuir bien loin !
Guillaume ne se retira pas, mais, sans appuyer trop fort, il sentit l'anus se détendre et le gland passer. Marc fit :
"Oui... c'est bon !"
Il semblait ne rien pouvoir dire d'autre. On pouvait voir sa main droite plonger sous ses fesses pour aller tâter les couilles du mâle dominant ; on pouvait le voir se tenir au mur et encaisser chaque coup, très tendre ; l'encaisser et le rechercher, d'une ondulation de fesses, pour que ça aille bien au fond, sentir la butée et les couilles toucher les siennes.
Mais finalement il fit sa tête de cochon. A l'occasion d'un mouvement arrière de Guillaume, il se dégagea et lui dit, alors que ce dernier restait tout interdit et pantois :
"Dis, tu ne veux pas que nous allions chez moi ? C'est un peu crad ici et peu confortable... Regarde ta queue ! ", lui dit-il en riant.
La pauvre était un peu tachée, quoi d'étonnant, ce n'étaient pas des professionnels.
"Va la rincer et suis-moi..."
Guillaume obéit docilement alors que Marc se reculotait.
Ils se retrouvèrent à la porte, Marc lui dit :
"Tu me suis, quelques pas en arrière ; ça ferait drôle si nous sortions la main dans la main des toilettes !".
Il ouvrit la porte et sortit, se dirigeant vers la droite ; fit quelques pas et entendit bientôt Guillaume qui le suivait.
Ils couvrirent bien vite les quelque trente mètres à ciel ouvert qui les séparaient de la porte des bâtiments. Marc l'ouvrit et la tînt pour Guillaume, Il s'approcha des cabines d'ascenseur et Guillaume le rejoint, les mains croisées sur sa ceinture. L'ascenseur arriva et ils entrèrent dans la cabine. Il y avait déjà, dans la cabine, un homme qui remontait des parkings. Marc, en souriant demanda à Guillaume quel étage il se rendait, attendant une réponse avant d'enclencher les bo ...
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